Ce qu'un.e auteur.ice gagne
- Mélodie Smacs
- 25 mars
- 4 min de lecture

Comme j’ai des lecteur.ices adorables qui se soucient de savoir de quelle manière me soutenir le mieux financièrement, je me suis dit qu’un article en toute transparence pourrait vous intéresser. Alors, parlons chiffres !
Mon but est bien de vous informer, afin que vous sachiez où va votre argent quand vous achetez un livre, mais aussi pour que vous compreniez à quel point il faut qu’un.e auteur.ice vende beaucoup de livres pour espérer vivre de sa passion et continuer à vous la transmettre.
Parlons d’abord de la partie facile à expliquer : les maisons d’édition. Un auteur touche en général entre 8 et 15% sur un livre papier en maison d’édition (ça peut descendre à 4% selon le livre et les conditions de la maison d'édition). Le reste sert à payer l’imprimeur, l’éditeur et tous les acteurs autour de la création du livre (relecteur.ice, correcteur.ice, illustrateur.ice, graphiste…) ainsi que les librairies le cas échéant. En gros, sur un livre que vous achetez 20€, l’auteur.ice va toucher entre 1 et 2€ selon son pourcentage.
À savoir tout de même que certaines maisons d’édition permettent à leurs auteur.ices d’acheter un stock avec un rabais (de l’ordre de 30% en général, mais ça peut monter jusqu’à 50%), donc si vous achetez un roman en direct à un.e auteur.ice, que ce soit via sa boutique en ligne ou en salon, iel touchera davantage que si vous passez par la maison d’édition ou la librairie.
Pour ce qui est de l’auto-édition, c’est plus variable puisque ça dépend de la méthode de vente. Je vais commencer par la plus intéressante financièrement pour les auteur.ices parce que c’est important de rester positif.ve !
Afin que ce soit plus clair, je vais me baser sur Sorcière VS Mage comme exemple.
Les salons.
Eh bien oui, la vente en direct reste la plus intéressante, avec une préférence pour les paiements en espèces, qui limitent les frais bancaires. Alors, ne nous voilons pas la face, se déplacer en salon engendre des frais, parfois lourds, que l’auteur.ice prend en compte au moment de compter ses bénéfices. Mais en terme de chiffre d’affaire, ça reste le mieux, puisqu’à part les frais d’impression, pouvant aller de 2€ à 20€ selon le livre, tout ce que vous payez à l’auteur.ice est pour lui (et l’URSSAF, mais si on se lance là-dedans, il faudra un nouvel article…)
Si on prend Sorcière VS Mage, donc, selon son format, voilà ce qu'il se passe : vous achetez le broché à 19€, j'ai payé environ 4,50€ pour l'imprimer, je touche donc 14,50€.
Si vous achetez le relié à 23€, j'ai décidé que la différence de prix s'approchait de la différence de coût d'impression, donc le résultat final est le même. En effet, vous payez 23€, il m'a coûté environ 8,50€ à imprimer, ce qui fait que je touche 14,50€.
Ça, c'est si vous l'achetez en espèces. Sinon, il faut retirer les frais bancaires, qui ne sont pas très élevés, mais basés sur le prix TTC du livre, non sur mon bénéfice. En arrondissant, disons que je gagne réellement 14€.
La boutique en ligne.
Pour les auteur.ices qui en ont une, ça suppose une gestion de stock, de place et de créneaux d’envois, mais en dehors des frais de transaction et d’impression, la totalité du prix du livre revient à l’auteur.ice. L’inconvénient majeur de ce système reste les frais de port, élevés en France, et qui sont en général à la charge de l’acheteur. Sauf selon certaines conditions.
En ce qui me concerne, je les offre à partir de 60€ d’achat, et il est aussi possible de récupérer les livres en mains propres si vous n’habitez pas trop loin ou pendant des salons si vous préférez commander vos exemplaires.
Pour l'exemple de Sorcière VS Mage, il est quasiment identique à celui des salons, sauf que vous ne pouvez pas payer en espèces :P
Amazon.
Difficile de passer à côté de cette plateforme pour les autoédité.es tant il y a de lecteur.ices qui y ont recours. Même s’il est facile d’y publier son livre, le faire découvrir reste compliqué, et il existe différents formats et différents revenus. Je vais parler ici de mes livres, et donc des montants qui me concernent, mais sachez qu’ils dépendent de beaucoup de critères et ne sont donc pas forcément tout à fait les mêmes que mes consœurs et confrères.
Pages lues
Là, c’est pareil pour tout le monde puisque le prix de la page lue est fixée par Amazon chaque année (et en constante baisse). Il s’agit des abonnements Kindle, un système qui permet à beaucoup de lecteur.ices d’assouvir leurs envies de lectures en quantité, mais qui n’est pas le plus avantageux pour un.e auteur.ice.
Sorcière VS Mage fait 331 pages, et me rapporte cette année à peine 1€ lorsque vous le lisez (en entier :P ) via l’abonnement.
Ebook
Sur Amazon, il y a un palier pour les livres numériques. Si le livre coûte moins de 2,69€, l’auteur.ice ne touchera que 35% de redevances, alors que s’il dépasse ce montant, l’auteur.ice touchera 70% de redevances.
En gros, quand je mets l’un de mes romans en promo à 0,99€, je touche 0,33€, alors que quand le même roman est à 4,99€, je touche 3,28€.
Broché
Le format broché de Sorcière VS Mage est à 19€ TTC. À ce montant, Amazon retire les frais d’impression et sa commission, ce qui fait que je ne touche plus que 5,77€.
Relié
Pour le format relié, le principe est le même, sauf que les montants sont différents puisque le prix n’est pas le même, ainsi que le coût d’impression. Du coup, pour un livre que vous payez 23€, je touche 4,61€.
Voilà, j’espère que j’ai été assez claire et que vous comprenez désormais mieux le système de rémunération des auteur.ices. Je vous précise tout de même qu’aux montants annoncés, il faut ensuite retirer l’URSSAF ainsi que les éventuels impôts. Autant vous dire qu’il ne reste pas grand-chose au final !
Maintenant que je vous ai révélé ce que je touche quand vous décidez de découvrir l’un de mes livres, ce dont je ne vous remercierai jamais assez, je me rends compte que vous vous demandez peut-être pourquoi les promos existent ! Si ça vous intéresse, je me ferais un plaisir de vous en parler dans un autre article, plus orienté vers ce qui permet à un livre de gagner en visibilité.
Qu’en dites-vous ?
En attendant, je vous souhaite de vous porter pour le mieux !
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